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à SIGNE PHONÉTIQUE SE PRONONCE AN, EN

PEUT-ON SE FAIRE DU MAUVAIS [SÃ] ?

PEUT-ON SE FAIRE DU MAUVAIS [SÃ] ?

 "SÃ PUITS/PUITS SÃ "

INTERFACE ENTRE L'EAU, LA TERRE ET L'AIR

Quatre puits interactifs et sonores

Réflexion-Résonance « Puits », « Narcisse », « Itinérance », « les Nymphéas ».

 

Quatre puits sonores à distance de l'un et de l'autre, chacun interagit avec le spectateur indépendamment des autres.

 

Le puits, l’eau, approche ludique, symbolique, sont souvent liés à la mémoire, à des expériences affectives attirantes, agréables ou inquiétantes. Le choix du point de vue, en vue plongeante est une façon de repenser notre rapport au monde et à l'image. Le paysage est à l'horizontal, le ciel se reflète à la surface de l'eau, la fenêtre d'Alberti est réinterprétée.

 

Le haut et le bas se confondent. Le cercle est représentation symbolique, limite du monde fini, origine et formation du monde, chaos primitif où terre et ciel s'accouplent.

La plongée place le spectateur en position de domination donc de pouvoir de contrôle. Ces facteurs infléchissent les significations, l'interactivité, les deux oxymètres de pouls (appareils médicaux qui mesurent la fréquence cardiaque), les sons des battements cardiaques donnent corps et suscitent des valeurs multiples comme attraction/répulsion.

Une réalité invisible, phénomène inaudible, l’énergie mécanique et électrique du cœur est transposée en composants plastiques visuels et sonores : matière liquide en mouvement, ondes mécaniques en déplacements à la surface du puits, ondes acoustiques dans l’espace ambiant du puits.

L’ensemble des stimuli crée les liens multiples entre émotion, cognition et perception et permet d’orienter nos choix et aide ainsi à notre raisonnement et notre perception du monde.

puits sa
© Copyright Corinne Costa Erard
[SÃ]Cible

QUI TIENT LE REVOLVER ?

Disparition de l’apparence, de sa mort et de sa transformation alchimique en une autre apparence.

Il s’agit donc, là aussi, de contribuer à donner du sens  au [sã].

Le visiteur est initialement invité à tirer sur une cible comme s’il s’agissait simplement de mesurer sa dextérité.

Il y a cependant une première anomalie.

 

sa cible

MÉMOIRE

LE PAYSAGE RACONTE

« L’Homme du paysage est l’homme qui habite, produit, perçoit et attribue des valeurs à l’environnement qui l’entoure. Ces caractéristiques sont d’ailleurs propres à la condition humaine et appartiennent à toute forme de société. » (Debardieux B., 2001).

​Comment préserver, protéger la mémoire des sites de stockage des déchets radioactifs enfuis sous terre de génération en génération comme Bure ?
Comment l’art pourrait-il transmettre cette mémoire à ceux qui viennent ensuite, à nos descendants, à la postérité ?
Comment œuvres architecturales et œuvres plastiques, laboratoires de recherche de la transmission de la mémoire du stockage des déchets radioactifs, de la connaissance de l’homme pourraient-elles dialoguer à l’unisson ?

sa memoire
Ancre 6

LE PAYSAGE RACONTE

« L’Homme du paysage est l’homme qui habite, produit, perçoit et attribue des valeurs à l’environnement qui l’entoure. Ces caractéristiques sont d’ailleurs propres à la condition humaine et appartiennent à toute forme de société. » (Debardieux B., 2001).

​Comment préserver, protéger la mémoire des sites de stockage des déchets radioactifs enfuis sous terre de génération en génération comme Bure ?
Comment l’art pourrait-il transmettre cette mémoire à ceux qui viennent ensuite, à nos descendants, à la postérité ?
Comment œuvres architecturales et œuvres plastiques, laboratoires de recherche de la transmission de la mémoire du stockage des déchets radioactifs, de la connaissance de l’homme pourraient-elles dialoguer à l’unisson ?

[  S  à ]

GALERIE DES GLACES

Miroirs, corps flottants entre deux eaux, pelle, douze étoiles de sable, champagne, conque.

On peut se faire du mauvais [SÃ]. Réédifions les pâtés de sable...

 

 

La conque a perdu son habitant  qui se déplace avec sa maison sur  le dos. Un habitant condamné à  migrer pour vivre. Autour de cette  coquille vide, la trace d’un drapeau  européen qui se délite comme un  château de sable. Sur les murs, les  corps d’hommes et de femmes se  débattant dans l’eau

sa

"Chose inouïe, c’est au dedans de soi qu’il faut regarder le dehors.

Comment parler des tensions violentes dont les enjeux seront les droits à l'eau et à son exploitation? Comment par nos sens, par le biais de notre corps, de notre représentation du corps, de nos ressentis, de nos pulsations cardiaques, prendre conscience de notre existence? Comment présenter une œuvre dans l'espace public à l'heure où celui-ci vit ses transitions de l'ère numérique ?

 

"Chose inouïe, c’est au dedans de soi qu’il faut regarder le dehors. Le profond miroir sombre est au fond de l’homme […].

En nous penchant sur ce puits, notre esprit, nous y apercevons à une distance d’abîme, dans un cercle étroit, le monde immense."

Victor Hugo, Préface de mes œuvres et post-scriptum de ma vie

 

 

Comment dans une interface, solliciter la sensibilité, l'intuition, l’émotion, le corps tout entier dans des protocoles originaux où images, lumière, synergie numérique produisent leurs effets et rendent la réaction « rétroaction » pertinente et nourrissante pour l'esprit et la sensibilité?

Comment travailler sur l’interaction des composants plastiques pour  induire sur les mécanismes de déclenchement émotionnel et sur la réponse émotionnelle?  C’est-à-dire, comment mettre en jeu dans un contexte muséal des composants plastiques déclencheurs d’émotions pour ensuite capter les émotions qu’ils induisent et restituer ces émotions sous la forme de nouveaux  composants plastiques visibles au sein même de l’installation?

 

De la taille d’un poing, le cœur est logé au centre de la cage thoracique, entre les poumons.

Le cœur a la particularité d’être un système autonome, commandé par une activité mécanique et électrique qui lui est propre. Un système électrique gère le rythme cardiaque et commande les impulsions, sortes de signaux électriques envoyés au muscle pour qu’il se contracte. De même, c’est un système autonome qui régit le débit sanguin propulsé par la pompe.

 

Mes premières recherches commencèrent en 2009 avec l'aide de l'école d'ingénieur l'ESSTIN à Nancy pour mettre au point un prototype qui s'attachait à révéler la source vitale d'énergie électrique, invisible, abstraite et immatérielle du cœur. Le signal physiologique du cœur est capté.  Programmes, codes, outils mathématiques  traitent l’information et le transmettent au  système de visualisation virtuelle qu'est l’écran LCD.

L'œuvre se dématérialise et l’invisible, l’énergie vitale générée du corps, s'exprime et apparaît sous la forme de matière lumineuse. La matière lumière est canalisée, dessinée et mise en mouvement au rythme des battements du cœur.  Son artificialité est renforcée au sein de l’image à cristaux liquides. (Voir « Les shadoks », « Cible »).

L'œuvre est la révélation de l’énergie émanant du corps, elle est la mise en évidence d’une réalité invisible. La  perception du corps en est changée.  Le corps est transformé, modifié.

 

INTRODUCTION

 

Il faut peut être remonter à la source.

Enfant, nous avions de l’eau jusqu’au torse, de grosses branches touffues nous barraient la progression, nos petits canifs en venaient à bout. Nous avions peur des sangsues, des vipères, des dragons, des sirènes. Mais nous avancions sans relâche. Nos arcs, nos poignards, taillés, dans les saules nous protégeaient. J’avais dix ans.

A l’Ouest se trouvait la forêt tropicale avec ses rivières, ses tritons, ses asperges, son muguet, ses lianes, ses champs. Au Nord, la sorcière près de la cascade……invisible dans sa cabane en bois entourée d’une épaisse végétation. Des petits lapins y trottaient, la légende prétendait que saupoudrer un peu de sel sur leur queue les libérerait de son emprise….

Au Nord Est la majestueuse maison Daum, discrète, mystérieuse, sous sa vigne vierge impénétrable. On en parlait en chuchotant.

Ce n’était pas de notre monde. Ils habitaient la Haute Lay.

A l’Est, l’Amezule, le territoire de mon frère, lieu de pêche et d’investigation archéologique. Fossiles, balles, pistolets constituaient son butin.

Au Sud, les vastes plateaux de Malzéville, arides, nous les traversions sous  une chape de plomb, le pique-nique dans le sac.

Nos jambes, sans doute trop courtes, nous obligeaient à plusieurs tentatives pour les traverser et atteindre le point ultime : l’antenne…

Au centre, mon père, maçon, la voix grave, la main leste, travailleur acharné. À ses cotés, ma mère, docile, intelligente, nous nourrissait au rythme des saisons, pissenlits, asperges, mûres, escargots. Modiste de métier, elle réalisait des travaux de coutures pour qui lui demandait.

L’atelier foisonnait d’outils et de nos trouvailles. Morceaux de bois aux formes étranges, silex, cailloux tranchants, baguettes de saules, plaques métalliques, fleurs étaient coupés, gravés, ficelés, cousus, enfilés, façonnés pour devenir armes, bijoux, vêtements.

Sautoirs de pâquerettes, de graines de melon, de glands; colliers de chien de lierres, de coquelicots, de marrons ; bagues de violettes ; diadème de silex ; boucles d’oreilles pince nez d'érable, de cerises ; bracelets d’orvets ou de chenilles naissaient tout au long des étés.

Moments euphorisants, insouciants, créatifs, imaginatifs où tous nos sens étaient en alerte. Notre sensibilité était à fleur de peau.

Ancre 1

ÉMOTIONS

LE DÉCLENCHEMENT ÉMOTIONNEL

ET LA RÉPONSE ÉMOTIONNELLE

 

Rien de surprenant.

Ma curiosité m’a amené à démonter des appareils photographiques, afin de récupérer des pièces et compléter mes boites aux trésors. 

En actionnant les lamelles d’un diaphragme, j’ai ressenti un malaise  tel un bouleversement.

Le phénomène était hypnotique, l’émotion était profonde.

Pourquoi mon attention, ma perception du mouvement, la prise de conscience de l’ouverture et de la fermeture des lamelles du diaphragme ont envahies ma conscience à tel point que j’identifiais ces mouvements à ceux des battements de mon cœur.

Pourquoi une telle émotion ? Pourquoi et comment cette émotion est devenue le moteur de toutes mes réflexions ?

Comment rendre visible ses battements de cœur, réaction du système nerveux autonome et  composante de l’émotion liée aux mécanismes cognitifs qui sont des enchaînements d'opérations mentales en relation avec la saisie des informations, leur stockage et leur traitement et qui s'appliquent particulièrement à ce qui relève de la perception, de la mémoire, de la pensée, du langage, de la résolution de problème, de la prise de décision, etc.?

Comment dans un contexte artistique contemporain, d’un point de vue original et nouveau en rapprochant arts et sciences, sans ses effets spectaculaires, mais à l’inverse, subtilement, peut-on déclencher une émotion qui déstabilise, interroge le rapport à autrui, à travers la question de la relation au corps, à la distance, au temps, à la mort, à la vie ?

Quel processus mettre en œuvre pour extérioriser ses sentiments et rendre visibles ses émotions ?

Comment créer et mettre en scène le mécanisme de déclenchement de l’émotion et le mécanisme de

restitution de la réponse émotionnelle, au service d’une poésie où le virtuel et le réel s’entrecroisent et provoquent de nouvelles questions ?

 

Comment dans la complexité du propos, rendre compréhensible la partie active du visiteur, pièce maîtresse du dispositif qui rythme l’ambiance visuelle et sonore de l’œuvre ?

Pour David Sander et Carole Varone (1), l’émotion est un épisode marqué par un changement du fonctionnement de l’organisme en réponse à un événement externe ou interne.

Ce changement dure un certain moment (typiquement quelques secondes ou minutes), diminue d’intensité au cours du temps et s’éteint plus ou moins rapidement. Un autre point majeur abordé par cette définition est l’idée que les émotions sont normalement générées par des événements qui ont une signification importante pour l’organisme.

De ce fait, elles peuvent être conçues comme des « détecteurs de pertinence » qui évaluent les stimuli et l’environnement par rapport à leur signification pour le sujet (2).

La plupart des théoriciens acceptent l’idée que la nature de cette évaluation va déterminer à la fois la réponse fonctionnelle de l’organisme et la nature des changements organiques et mentaux qui se produiront durant l’épisode émotionnel.

Une émotion clé qui est admise par tous comme étant au service de l’exposition est l’intérêt. Pour déclencher l’intérêt vis-à-vis d’un élément muséal, il faut augmenter trois variables à la fois : la nouveauté/originalité de l’élément, sa complexité, et sa compréhension (Silvia, 2006) (3).

(1)David Sander et Carole Varone. L’émotion a sa place dans toutes les expositions. l a l e t t r e de l ’oc im n°134, mars-avril 2011. (2) P. Vuilleumier, « How brains beware: Neural mechanisms of emotional attention », Trends in Cognitive Sciences, vol. IX, n° 12, décembre 2005. n° 4, mai 2005. (3) Silvia, P.-J. Exploring the psychology of interest. New York and Oxford : Oxford University Press, 2006

Ancre 2
Ancre 3

L'EAU

« L'eau est l'organe du monde » Gaston Bachelard, L'eau et les rêves.

L'eau fait office d'interface universelle [expression du Dr Jeanne Rousseau] parce qu'elle a cette capacité à passer son temps à se reconfigurer, à se ré-agencer en fonction des forces extérieures."

L’eau est l’élément le plus mystérieux de notre écosystème, constituant principal de l'organisme de tout être vivant (plus de 99% des molécules de nos cellules sont des molécules d'eau!), tout aussi indispensable à la nature qu’aux hommes, elle sculpte les reliefs, façonne et habille les paysages. Elle relie la terre au ciel par ses eaux de pluie, de neige, de brouillard et de vapeur l'eau. Elle coule tumultueuse, calme, eau douce ou salée, entre la terre et les hommes.

L’homme n’a cessé de s’interroger sur la nature de l’eau. Dans toutes les religions, dans toutes les civilisations, dans tous les mythes, l’eau est l’origine du monde, l’océan des origines, la source de vie, symbole universel de fécondité et de fertilité. Symbole de la vie ou de Dieu lui-même, l’eau purifie et élève l'âme. Source d’énergie, ses propriétés continuent d’intriguer et de passionner de nombreux scientifiques, physique matérialiste ou physique quantique, mémoire de l'eau.

Présente dans nos rêves, elle est la source d’inspiration inépuisable en littérature, en poésie, en musique, en art.

Mais elle est aussi mortelle. Sécheresse, insalubrité, pénurie sont les premières causes de mortalité dans le monde. Puits asséchés, réfugiés climatiques, réfugiés fuyant la guerre. L'humanité assistera à des migrations massives, à des tensions violentes dont les enjeux seront les droits à l'eau et à son exploitation.

Ancre 4

LE PUITS

 

Le puits est l'interface entre l'eau, la terre et l'air.

 

 

Dans le passé, on allait encore chercher l'eau au puits, on parlait, on s’amusait autour du puits.

Symbole de partage, le puits dont l'eau est le bien le plus précieux pour l'humanité, uni, rassemble mais à contrario il est aussi objet de convoitise, de querelle, de lutte, d’enjeux stratégiques, de privatisation.

En Afrique 300 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. La Turquie, la Syrie, l'Irak traversées par Le Tigre et l'Euphrate se disputent l’or blanc depuis très longtemps. A la fin des années cinquante, pendant la période de l'occupation française et dans l'un des villages algériens, l'armée française a assiégé la population, des femmes et des enfants, et les empêche d'approcher le seul puits qu'ils alimentent en tirant sur tous ceux qui s'y rendent. « Le Puits » un film algérien réalisé par Lotfi Bouchouchi en 2016.

"Le puits serait-ce le symbole des énormes ressources humaines que ma société a liquidées pour se retrouver aujourd'hui dans un tragique désert spirituel ? " Jacques Grand-Maison, Ré-enchanter la vie, Essai sur le discernement spirituel, Fides

 

Le puits lie étroitement les hommes et leur imaginaire, il communique à la fois avec la Terre et l’Eau.

Image de la vérité et de la connaissance, il symbolise le secret, la sagesse contemplative. « Quand une vie a su creuser son puits elle sait tout autant être solitaire que solidaire. Ce qu'il y a de plus beau c'est que la soif du puits abreuve celle du monde ». Jacques Grand-Maison

 

On dit que la vérité est cachée au fond du puits. Faut-il aller au plus profond de nous-même par introspection pour découvrir notre vérité ou alors regarder derrière le miroir? " En réalité nous ne savons rien car la vérité est au fond du puits" nous dit Démocrite philosophe grec du 5e siècle avant Jésus-Christ, critique et sans certitude établie.

Les images de paysages des profondeurs sont utilisées comme une métaphore de la descente correspondant à la nécessité de descendre en soi-même, Bachelard. "Admirable miroir vivant qui peut réfléchir la profondeur d'une âme, son ciel de rêve, sa beauté intérieure". Jacques Grand-Maison

 

Concept de profondeur et d'intériorité, le puits est un symbole féminin par excellence selon Freud.

Le puits revêt un caractère sacré, le puits dans le jardin d'Eden dans lequel quatre fleuves prenaient leur source, le puits de Jacob, où la Samaritaine donna à boire à Jésus.

Surface et profondeur, chute et ascension, haut et bas, deux univers symétriques, le puits assure la connexion entre les deux espaces séparés de la surface et du fond, deux espaces autonomes et disjoints chez Zola dans « Germinal », ouverture sur l’au-delà et le règne des morts, voie d’accès à l’Hadès dans l’Antiquité.

Le puits permet d'aller sous la surface des choses, la réalité et le rêve, le matériel et le spirituel, le divin et l'humain.

Ancre 5

© 2018 by CORINNE COSTA ERARDDisclaimer : All works, words, and images are copyrighted by Corinne Costa Erard These low resolution images are for viewing purposes only. It is illegal to save, reproduce or distribute any of the images in any way. If you are interested in the publication or use of an image please contact Corinne Costa Erard in the contact section

LA MÉMOIRE

TRACES, MARQUES, SIGNATURES, EMPREINTES, TÉMOIGNAGES

 

Les œuvres d'art accompagnent l'histoire. Elles sont une mémoire collective du monde et de ses cultures, elles sont traces, marques, signatures, empreintes, témoins de pratiques artistiques, d’engagements, elles commentent, évoquent, interprètent, transcendent l’essence des choses, des hommes et du monde.

La transmission de la mémoire entre les hommes demeure une très ancienne problématique.

La survie sociale d’une famille, d’un peuple, d’un groupe de personnes a pour fondement la transmission de la mémoire d’un patrimoine entre générations, des plus âgés aux plus jeunes en vue de sa préservation, de son développement et de sa pérennisation.

" Désignant d'abord les vestiges les plus monumentaux des cultures, la notion de patrimoine s'est progressivement enrichie de nouvelles catégories issues de secteurs d'activités non artistiques, comme le patrimoine industriel, ou de contextes particuliers, comme le patrimoine subaquatique. Aujourd'hui, la notion de patrimoine est une notion ouverte, qui peut développer de nouveaux objets et de nouveaux sens car elle reflète la culture vivante plutôt qu'une image figée du passé. Nous savons depuis une trentaine d'années que nature et culture ne peuvent être séparées dans notre approche du patrimoine afin de rendre compte de la diversité des formes culturelles et particulièrement de celles où s'exprime un lien étroit de l'être humain avec son environnement naturel. […]1

« Un objet », explique Pierre Nora, « devient lieu de mémoire quand il échappe à l'oubli, et quand une collectivité le réinvestit de son affect et de ses émotions. 2

Lieux géographiques, constructions, repères culturels, pratiques, expressions, langues, symboles, concepts, pensées, représentations, théories sont des objets de connaissance d’un passé, d’une histoire commune.

Ce sont des lieux de mémoires et des lieux de savoirs qui se réfèrent à l'histoire collective et la diversité des cultures.

Ils se révèlent comme des sources d’émotion et mémoire de l’émotion, comme une activité clé dans l’esprit humain, réactions psychologiques et physiques sur la perception, l’attention, la mémoire, la prise de décision, le jugement moral de l’activité humaine.

Les lieux de mémoires et les lieux de savoirs sont sources d’émotions et conjointement œuvres d’émotions.

1 " Qu'est-ce que le patrimoine culturel aujourd'hui ? Les composantes du patrimoine culturel ", Site internet de l'UNESCO. 2 Citation reprise par « Catherine Benzoni-Grosset, « Quand la neige recouvre la trace… »

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